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Heures Supp
10 septembre 2019

Ces anglais qui ne veulent plus du Brexit

Le gouvernement britannique a perdu mercredi un vote clé sur le Brexit au Parlement, signe de son extrême faiblesse avant même le début de cinq jours de débats électriques sur le traité de divorce de l’UE et un vote sur ce texte qui sera déterminant pour l’avenir du Royaume-Uni. Les députés ont estimé à 311 voix contre 293 que l’exécutif de la Première ministre Theresa May avait commis un "outrage au Parlement" en refusant de publier l’intégralité d’un avis juridique sur l’accord de Brexit, âprement négocié durant 17 mois avec Bruxelles. "C’est très significatif sur les plans constitutionnel et politique. Le fait que cette Chambre estime que tout le gouvernement a commis un outrage est sans précédent", a commenté le député de l’opposition travailliste Keir Starmer. Édito. Le laboratoire anglais Face à ce nouveau coup dur, le gouvernement conservateur a immédiatement fait amende honorable. La ministre chargée des Relations avec le Parlement, Andrea Leadsom, a promis que "l’avis final et complet" rédigé par l’Attorney General (ministre chargé de conseiller juridiquement le gouvernement) serait publié "demain" (mercredi). Débat retardé Ce vote a retardé de plusieurs heures le début de cinq jours de débats au Parlement britannique sur le Traité de retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne, qui risque fort d’être recalé par la chambre des Communes lors d’un vote historique le 11 décembre. doit plaider Theresa May mardi soir, selon des extraits de son discours publiés à l’avance. L’opposition travailliste, les europhiles du Parti libéral-démocrate et les députés écossais indépendantistes s’opposent à l’accord de divorce négocié par la Première ministre, qui affronte aussi l’hostilité de son allié nord-irlandais, le petit parti unioniste DUP, et de députés conservateurs favorables à une rupture franche avec l’UE. Le DUP a d’ailleurs voté contre le gouvernement mardi, a reconnu le député Nigel Dodds. Menacée d’un échec au Parlement, la cheffe du gouvernement a fait planer la menace d’un départ de l’UE sans accord, avec de lourdes conséquences pour l’économie britannique. Elle a aussi averti qu’il pourrait bien ne pas y avoir de Brexit du tout. Le Labour compte déclencher une motion de défiance si Theresa May échoue à faire adopter le texte. Sans compter les eurosceptiques de son propre camp qui voudraient aussi la renverser. Le référendum de juin 2016, remporté à 52% par le camp du "Leave", a laissé le pays profondément divisé. Et après des mois de discussions, le texte conclu avec l’UE laisse les deux camps frustrés. Marche arrière ? Les plus fervents "Brexiters" estiment que le Royaume-Uni ne va pas franchement couper les ponts avec l’UE, tandis que les europhiles espèrent encore faire marche arrière. Bonne nouvelle pour ces derniers: le Royaume-Uni pourrait, s’il le souhaite, décider unilatéralement de renoncer à quitter l’Union européenne, a estimé mardi l’avocat général de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), dans un avis ne liant pas les juges de l’institution. "C’est une énorme victoire", s’est réjoui sur Twitter Alyn Smith, député du parti indépendantiste écossais SNP. Cet avis est une "opinion", "pas un jugement final", a réagi un porte-parole de Downing Street, ajoutant que cela ne changeait en rien la position du gouvernement, qui promet la mise en oeuvre du Brexit acquis par un vote populaire.

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