Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Heures Supp
13 octobre 2015

1100 euros par français

La France s'est engagée directement ou indirectement sur environ 68 milliards de la dette grecque. En cas de faillite de la Grèce, si l'on divise simplement par le nombre d'habitants ce chiffre on parvient au résultat que les contribuables français devront débourser 1 100 euros de leur poche. Or compte tenu du taux de recouvrement de la Grèce encore inconnu et de la très longue durée des prêts, il est très peu probable que les Français doivent s’acquitter de cette somme. Est-ce que les contribuables français vont-être amenés effectivement à payer chacun 1 100 euros d'un coup ? Certainement pas. D'abord il faut comprendre quelle serait la conséquence exacte d'un défaut de la Grèce sur les comptes de l'Etat français. La France a emprunté elle même sur les marchés pour reprêter l'argent à la Grèce sous forme de prêts bilatéraux. C'est une augmentation de la dette publique de la France, considérée comme temporaire. Toutefois, en cas de défaut de la Grèce sur ces prêts, la France restera avec ses propres emprunts, qui deviendront une augmentation permanente de sa dette publique. La France a également apporté des garanties aux prêts octroyés par le FESF à la Grèce. En cas de défaut de la Grèce envers le FESF, celui-ci demandera les garanties à la France. La France devra alors emprunter elle-même sur les marchés pour donner cet argent au FESF. A nouveau, ce sera une augmentation définitive de la dette publique de la France. De la même manière, si la Grèce et la Banque centrale de Grèce sont en défaut envers la BCE, celle-ci subira des pertes et devra être recapitalisées par les banques centrales nationales, dont la Banque de France. La France devra emprunter l'argent nécessaire sur les marchés. Ce sera donc une augmentation permanente de la dette publique de la France. Un défaut de la Grèce provoquerait donc une augmentation progressive de la dette publique de la France. La conséquence concrète pour les Français serait que les charges d'intérêt de l'Etat augmenteraient. Pour compenser, il faudrait augmenter les recettes fiscales ou diminuer les dépenses publiques. Comment refinance-t-on une telle somme ? Par quel outil ? Comme on vient de la voir, un défaut de la dette provoquerait mécaniquement un processus, très étalé dans le temps, de la dette publique française. Il faudrait payer des intérêts sur ce supplément de dette publique, et cela représenterait la vraie charge pour la France. Pour les citoyens, le coût serait supporté sous la forme d'impôts supplémentaires ou de réduction de dépenses publiques, qui seraient décidées pour compenser l'effet des charges d'intérêt accrues sur le budget. A quelle hauteur ces 68 milliard risquent-ils de peser concrètement sur les Français ? Même dans l'hypothèse extrême où, après quelques dizaines d'années, la dette publique aurait augmenté de ce montant, l'augmentation de la charge d'intérêt pour l'Etat se limiterait à 20 à 30 euros par an et par habitant. L'augmentation compensatoire des impôts ou la réduction compensatoire de dépenses publiques serait donc de cet ordre de grandeur, très limité. Si cette somme est compensée par une hausse de la fiscalité, le gouvernement aurait 2 solutions principales : augmenter la TVA ou les impôts sur les revenus. Quel scénario est le plus probable? Pour quelles raisons ? En réalité l'augmentation maximum de la charge d'intérêt, inférieure à 2 milliards d'euros par an par ans dans le scénario extrême et après quelques dizaines d'années, serait tellement limité qu'il est bien possible que le gouvernement puisse le compenser par une ensemble de mesures budgétaires techniques, aussi bien du côté des dépenses que des recettes, sans devoir procéder à une augmentation de certains taux de TVA ou d'impôts sur le revenu. En fonction de chacun de ces scénarii (hausse de la TVA ou de l'impôt sur le revenu) quels seront les catégories de contribuables les plus impactés ? Même dans le cas extrême où le défaut serait intégral, le montant annuel à compenser fiscalement serait très réduit par habitant et par an, comme on l'a vu. A supposé que ce soit compensé par une augmentation de la pression fiscale plutôt que par une diminution de dépenses, la voie de la TVA pèserait proportionnellement fort sur les revenus réduits, alors que la voie de l'impôt sur le revenu mettrait l'effort à charge des tranches de revenu supérieures.

Publicité
Publicité
Commentaires
Heures Supp
Publicité
Archives
Publicité